Étudiant

Adam, le taekwondo comme moteur

Étudiant en master 1 Économie d’entreprise et des marchés à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Adam Ibisi concilie études et pratique du sport de haut niveau au sein de la section athlète de haut niveau (AHN) de l’université. Il revient sur son parcours, et nous en dit plus sur ses ambitions au sein de la section AHN.

Il n’a que 22 ans mais a déjà un palmarès conséquent dans ce qui est sa discipline depuis 2009 : le taekwondo. Couronné du titre de champion de France à cinq reprises et appelé régulièrement en équipe de France depuis 2013 dans la catégorie cadets jusqu’à la catégorie séniors, Adam fait partie des meilleurs taekwondoïstes de sa génération.

 

Un sport explosif et tactique, apprécié de la famille Ibisi

Adam nous raconte ce qui l’a attiré et amené à pratiquer ce sport dès l’âge de 9 ans : “Mon père était branché sport de combat. Il y avait un gymnase à côté de chez nous, et je m’y suis inscrit. J’ai directement accroché avec le taekwondo. J’ai commencé à faire des compétitions, ça a bien marché au point que je me suis fait repérer par des entraîneurs régionaux et que j’ai pu intégrer des collectifs jeunes de la région Île-de-France. J’ai fait un premier club à Paris “Chez Branco” puis  je suis allé au club de à Champigny-sur-Marne car il a la spécificité d’être le meilleur club de France de taekwondo. Mon frère pratique également cette discipline en haut niveau.”

Explosif physiquement par les déplacements, la mobilité et la souplesse qu’il mobilise,  le taekwondo inclut aussi une dimension stratégique et mentale dans sa pratique comme l’explique Adam :  “Il faut avoir une stratégie et anticiper celle de l’autre. Il faut savoir connaître et analyser le jeu de l’autre, où il est susceptible de frapper... Ce n’est pas pour rien que l’on appelle le taekwondo “l’escrime des jambes.” Un rapprochement entre ces deux sports d’autant plus identifiable depuis la mise en place d’un nouveau système électronique de touche, matérialisé par des plastrons électroniques positionnés sur le corps et le casque d’athlète, permettant d’assurer leur protection et le comptage des points.

Adam est aussi doté d’une curiosité insatiable. Passionné de musique, de photographie, d’art et plus particulièrement de peinture, il n’hésite pas à mettre la main à la pâte lors de son temps libre. “Il m’arrive moi-même de peindre, je déteste m’ennuyer donc je fais beaucoup de choses. Dès qu’il y a quelque chose qui me vient à l’idée, j’essaie de le mettre en forme”.

Tutoyer le haut-niveau

Remarqué pour ses belles performances, Adam, alors au collège en 2013, est appelé en équipe de France de sa catégorie pour disputer un tournoi qualificatif pour les championnats d’Europe. “Mes camarades jouaient au football pendant que moi je pensais au haut niveau. Je stressais après les cours avant les entraînements et j’allais me battre avec des jeunes de ma catégorie pour montrer que j’étais un des meilleurs [… ] Cela a parfois été difficile, mais quand tu parviens à être sélectionné, tu es forcément heureux et tu as encore plus envie de te donner à fond et de performer dans ce sport.” Cette persévérance sans faille développée dès le plus jeune âge va le mener vers une étape déterminante : l’intégration de l’Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP), reconnu nationalement et mondialement parmi les sportifs de haut niveau. Une expérience qu’il qualifie encore aujourd’hui comme la “meilleure de sa vie.”

Avec deux heures d’entraînement le matin, deux heures d’entraînement le soir chaque jour, des tests match ou des compétitions à travers l’Europe les week-end, Adam n’a pas ménagé ses efforts de 2015 à 2019 au sein de l’INSEP et s’est frotté à l’exigence du haut-niveau tout en poursuivant sa scolarité de lycéen.

Un choix à faire pour concilier sport et études

Au cours de sa licence, Adam se rend rapidement compte que la quantité de cours devient difficilement compatible pour poursuivre le rythme intensif de l’INSEP. “J’ai décidé d'arrêter car c’était ingérable pour mes études. Ma licence ne collait pas avec mes quatre entraînements quotidiens. Il était nécessaire d’assurer ses arrières, car le taekwondo n’est pas un sport professionnel en France. J’ai donc choisi de faire des études ma priorité.”

Désireux de travailler dans le secteur de la finance bancaire, Adam suit actuellement un cursus en master 1 économie d’entreprise et des marchés. “Je suis actuellement en stage dans ce secteur et je vais bientôt suivre une alternance bien que le monde du sport m’intéresse forcément, avec celui de la mode.” En rejoignant la section AHN de l’université, il est finalement parvenu à concilier sport et projet professionnel. “Cela s’est fait naturellement pour que j’entre dans cette section. L’administration a vu que j’avais un profil de sportif de haut niveau et ils m’ont contacté pour rejoindre la section AHN Je suis très reconnaissant envers la section et l’université pour m’avoir permis de poursuivre une carrière de sportif de haut niveau tout en suivant des études.”

Avec un entraînement quotidien à réaliser, il est parvenu à trouver une certaine flexibilité au sein de la section. Il souligne aussi la bonne atmosphère qui y règne, entre étudiants mais aussi avec les encadrants de la formation. “Il y a un esprit de famille, on a un groupe Whatsapp, on communique entre étudiants [...] Ils sont vraiment là pour t’aider. La responsable de formation Vanessa Ertus est très joignable et accessible.”

 

Le taekwondo, kesako ?

Le taekwondo est un art martial qui trouve naissance en Corée du Sud. Il peut se traduire par « la voie du pied et du poing ». C’est une discipline plutôt jeune puisque le nom de taekwondo n’a été proposé qu’en 1955 par le général Chon Hong Hi.

Discipline olympique depuis 2000, il est le seul sport de combat  autorisant les frappes avec le pied. Les combattants sont surnommés les taekwondoïstes et ils pratiquent sur un dojang. On trouve plus de 20 millions de pratiquants dans le monde à travers plus de 120 pays.

Les coups autorisés

Tous les coups sans exception doivent être portés debout. On ne frappe pas lorsqu’on est à terre et on ne frappe pas non plus un adversaire au sol. Les coups dans les jambes ne sont pas autorisés en compétition. Il faut toujours taper au-dessus de la ceinture, à la tête ou au plastron avec les jambes, et simplement au niveau du plastron avec les poings.

Le comptage des points

Il peut arriver qu’un adversaire soit mis hors d’état de combattre à la suite d’un coup. Dans ce cas, il est déclaré KO et le match est remporté par son adversaire. Ce cas de figure est tout de même très rare étant donné les protections très efficaces que possèdent les combattants.

En cas de standing-down, c’est-à-dire lorsqu’un des deux combattants ne peut pas reprendre le combat immédiatement à la suite d’un coup, alors il est compté par l’arbitre jusqu’à 8 secondes. Il doit pousser un « kiap » avant le temps imparti pour s'assurer qu’il peut reprendre le combat. S’il ne dit pas « kiap », alors il est déclaré KO.

Si le combat arrive à son terme, alors les combattants sont départagés aux points. Le coup de poing dans le plastron ne coûte qu’un seul point. Un coup de pied au plastron coûte 2 points et 3 points lorsqu’il est retourné. Pour la tête c’est 3 points pour un coup de pied normal, et 4 pour un coup de pied retourné. Un coup de pied est valide seulement s’il touche réellement le casque ou la tête. Vous aurez compris que plus les coups de pied sont hauts et retournés, plus ils font gagner des points.

Les fautes les plus souvent signalées sont les suivantes : retenir son adversaire, le pousser, tomber volontaire pour éviter un coup, fuir le combat, refuser le combat, frapper sous la ceinture, parler pendant le combat, se montrer irrespectueux envers l’adversaire ou le corps arbitral. Chaque faute retire un point au combattant. Ce sont des « avertissements ». Il y a également des « sanctions » pour des fautes plus graves, comme un coup de poing au visage.

Retrouvez l’ensemble du règlement de la discipline