Auriane Mahmoud, lauréate du concours de la semaine #P1PS Handicap
Étudiante en deuxième année de droit et membre de l’association des étudiants de l’école de droit de la Sorbonne (AsEED), Auriane Mahmoud a remporté le concours de création artistique de la semaine #P1PS Handicap.
Éveiller les consciences
Entre le 3 et le 10 décembre 2021, la semaine #P1PS Handicap a fait son grand retour pour une nouvelle édition rythmée par de nombreux temps forts dont un concours de création artistique remporté par Auriane Mahmoud pour son œuvre La colonne vertébrale, racine de la vie. Atteinte de scoliose depuis l’âge de 12 ans et après avoir porté un corset jusqu'à ses 17 ans, Auriane a dû subir une opération et dispose désormais de broches avec lesquelles elle doit vivre. Elle intègre l’université en 2020 avec l’objectif d’intégrer le milieu associatif et de se consacrer, en parallèle de ses études, à la cause du handicap qui est, selon elle, trop peu développée en France et dans le milieu universitaire.
Cette année, elle saisit l’opportunité de mettre son handicap sur le devant de la scène en organisant une conférence portée par l’AsEED Sorbonne dans le cadre de la semaine #P1PS Handicap et en prenant part au concours de création artistique. “J’avais envie de parler de la scoliose parce que c’est une maladie que l’on considère un peu bénigne. On en entend toujours parler sans réellement savoir ce que c’est et sans savoir qu’une scoliose peut dériver sur quelque chose de beaucoup plus grave qui impacte la vie quotidienne” explique-t-elle. Au travers de son œuvre, Auriane fait également la lumière sur le handicap invisible au sens large. “80 % des personnes en situation de handicap en France ont ce que l’on appelle un handicap invisible et c’est aussi le message que je voulais faire passer au travers de mon oeuvre : le seul moyen pour que l’on voit mon handicap, c’est de mettre mon dos à nu, on ne le voit pas quand je suis habillée et pourtant mon handicap est bien présent” ajoute-t-elle.
L'arbre, symbole de la renaissance
En représentant l’arbre qui grandit le long de sa cicatrice, Auriane a voulu raconter son parcours et exprimer sa renaissance suite à l’opération. Elle explique que la scoliose lui a “volé” une partie de sa vie. Après avoir longtemps enchaîné les allers-retours à l’hôpital, l’opération a vraiment été pour elle une renaissance. “J’ai dû redécouvrir mon corps, redécouvrir mes capacités et pour moi la vision de l’arbre est vraiment symbolique, c’est un peu comme le phœnix qui renaît de ses cendres” explique-t-elle.
Après avoir eu connaissance du concours, Auriane a immédiatement eu l’idée de cette représentation et a ainsi fait appel à son amie Inès qui l’a aidée à dessiner l’arbre dans le dos d’Auriane, le long de sa cicatrice. “Sans Inès, il n’y aurait pas d'œuvre. C’était une super expérience" déclare Auriane. C’est ainsi qu’est née cette œuvre qui lui a permis de remporter ce concours.
Désignées par un jury composé de Lydie Delahaye, professeure à l’école des arts de la Sorbonne (EAS), Myriam Maatoug, étudiante en master 2 recherche arts plastiques et création contemporaine à l’EAS, Tiffany Audoux, responsable du pôle Vie étudiante et de Pierric Rehben, référent au Relais handicap, trois étudiantes, dont d’Auriane ont remporté ce concours.
- 1ère lauréate : Auriane Mahmoud pour son œuvre “La colonne vertébrale, racine de la vie”
- 2ème lauréate : Sarah Meziane pour son œuvre “Kenza”
- 3ème lauréate : Camille Wiedemann pour son œuvre "Une mélodie qui te fait vibrer"
Pour la première fois cette année, le concours a été organisé avec le soutien du fonds de dotation Handicap & Société qui a mis à disposition des lauréats de nombreux lots.
En bref > retour sur la semaine #P1PS Handicap
La semaine #P1PS Handicap a permis de créer un échange entre étudiants et acteurs quotidiens au plus près de personnes en situation de handicap. Plusieurs services de l’université tels que le service commun de la Documentation (SCD), le Relais handicap ou encore le service de Santé universitaire (SSU) représenté par Edith Guesdon, étaient présents pour informer les étudiants en situation de handicap sur ce qu’ils peuvent mettre en place pour les accompagner.
Par ailleurs, un des temps forts de cette semaine était les ateliers de Braille et de langue des signes française proposés par l’association Starting Block. Au cours de cette journée d’ateliers, plus de 40 étudiants se sont prêtés au jeu comme Aurélien Car, étudiant en double licence d’histoire de l’art et archéologie qui salue l’initiative et donne sa vision du traitement du sujet du handicap : “C’est un sujet qui est assez délaissé, c’est primordial de faire en sorte que les personnes concernées ne se sentent pas exclues. Communiquer, c’est essentiel. Si les personnes concernées voient que l’on va vers elles, que l’on sait au moins se présenter à elles et leur dire bonjour, c’est déjà un beau pas en avant.”
Dans le cadre de cette semaine, étudiantes et étudiants ont été interrogés sur leur perception du handicap au sens large et sur la politique handicap à l’université et les dispositifs existants.
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