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Comment démocratiser l’espace-monde ?

Organisé par l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (ISJPS) et le Paris Human Rights Center (CRDH), le colloque « Démocratiser l'espace-monde, le droit de participer aux affaires publiques au niveau mondial, normes et procédures » s’est tenu les 20 et 21 octobre 2022 au centre Lourcine de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Durant deux journées, un riche panel de chercheuses et chercheurs français et internationaux s’est penché sur la question de la démocratie à l’échelle internationale, en s’interrogeant sur l’émergence d’un droit aux citoyens de prendre part à la direction des affaires internationales, un droit se situant en dehors de la « sphère étatique » des pays. Il semblerait en effet, qu’aujourd’hui, l’idée d’un « espace-monde » démocratique émerge lentement. Tout du moins, une question se pose fréquemment : dans un monde globalisé, les États nations et leur principe de souveraineté sont-ils à même, aujourd’hui, de régler des problèmes environnementaux, sociétaux ou sanitaires (par exemple) qui se posent à l’échelle du monde ?

Afin de traiter ce sujet, les organisateurs du colloque, Dominique Rousseau, professeur émérite de l’École de droit de la Sorbonne et Olivier de Frouville, professeur à l’université Paris Panthéon-Assas et directeur du CRDH/Paris Human Rights Center, ont choisi de diviser les réflexions en trois temps. La première demi-journée, présidée par Lucio Levi, professeur de science politique et politique comparée à l’université de Turin, a été consacrée aux conditions devant être réunies pour penser un droit des citoyens du monde à participer aux affaires internationales. Il y a été notamment question de l’épuisement du principe de souveraineté, du tournant historique vers le global, de la constitutionnalisation de la société-monde et du concept de constitution à repenser.

Lors de la seconde demi-journée, un bilan critique a été dressé sur les formes actuelles du droit à la participation dans les organisations internationales, afin de voir comment ces institutions pourraient être repensées ou réimaginées pour aller dans le sens de leur démocratisation. Des études sur le droit à la participation de la société civile à l’ONU ont été présentées, complétées par des exposés sur la gouvernance mondiale de la santé et la participation démocratique à l’organisation internationale du travail et aux négociations sur le climat.

La troisième et dernière partie du colloque était consacrée aux formes possibles d’une démocratie internationale : une forme représentative avec l’hypothèse d’un parlement mondial ; une forme participative avec l’hypothèse de l’initiative citoyenne mondiale ; et une forme délibérative avec l’hypothèse d’un espace public mondialisé.

L’idée de démocratiser le monde, c’est-à-dire de reconnaitre aux citoyens le droit à participer aux affaires publiques à un niveau mondial, n’est peut-être plus une utopie. Les relations internationales peuvent-elles s’inscrire, aujourd’hui, dans des idées innovantes allant vers un idéal démocratique mondial ? Ces deux jours de colloque ont permis aux chercheuses et chercheurs de s’interroger et de démarrer une première réflexion sur les contours d’un espace-monde fondé sur le principe d’auto-législation. Les actes du colloque seront publiés prochainement, en attendant, pour ceux et celles qui souhaitent retrouver les différentes communications, l'enregistrement des trois demi-journées est désormais disponible sur la chaîne YouTube du CRDH et sur le site web de l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (ISPJS).

Programme complet du colloque
► En savoir plus sur l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (ISJPS)
► En savoir plus sur le Paris Human Rights Center (CRDH)