Distinction

Doctorats honoris causa : l’université met en lumière des personnalités d’exception

Trois éminentes personnalités aux parcours divers ont été honorées du titre de docteur honoris causa lundi 4 novembre 2024. Carla Hayden, directrice de la bibliothèque du Congrès (Washington), Robert J. Gordon, économiste américain, et Alexandre Mazarakis Ainian, professeur d'archéologie classique au département d'histoire, archéologie et anthropologie sociale de l'université de Thessalie (Grèce), ont été conviés dans le Grand amphithéâtre de la Sorbonne pour cette remise d’insignes.

Célébrer l’excellence  

Camille Salinesi, vice-président chargé des Relations internationales et maître de cérémonie, a lancé cet après-midi au centre Sorbonne.  

Bernard Beigner, recteur de la région académique d’Île-de-France (IDF), recteur de l’académie de Paris et chancelier des universités de Paris et d’IDF a ensuite prononcé quelques mots. « Nous sommes ici réunis au cœur de la Sorbonne, le cœur de l’université Française. […] Quelque part, si Notre Dame de Paris est le point névralgique de toutes les routes françaises, La Sorbonne joue ce rôle pour les universités de notre pays », a-t-il déclaré avant de rappeler l’historique de ce prestigieux titre. Délivré pour la première fois sous un autre nom aux États-Unis en 1778, il apparaît en France dès 1918 et vise à honorer des personnalités de nationalité étrangère en raison de services éminents rendus aux sciences, aux lettres ou aux arts, à la France, à l’université.

« Nous sommes aujourd’hui dans le Grand amphithéâtre de la Sorbonne. Devant vous, devant moi, les représentations de Rollin, de Pascal, Descartes, Lavoisier, Richelieu et bien sûr Robert de Sorbon notre fondateur. […] Nous sommes ici au cœur de ce qui symbolise l’université française à travers le monde et c’est avec fierté que l’université a choisi d’organiser cette cérémonie en l’honneur des trois récipiendaires », a poursuivi Christine Neau-Leduc, présidente de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. « Les universités incarnent l’ouverture, le progrès, l’universalité et la liberté. Mais l’histoire de la Sorbonne c’est aussi l’excellence de sa recherche et de la conservation et de la production des savoirs. C’est bien cette excellence que nous souhaitons mettre à l’honneur aujourd’hui. »

Triple distinction : une cérémonie de remise d'insignes unique

La première récipiendaire à avoir reçu ses insignes de docteur honoris causa lors de cette cérémonie était Carla Hayden. La directrice de la bibliothèque du Congrès avait été choisie pour recevoir cet honneur à l’occasion de l’année des bibliothèques en mars 2020. La situation sanitaire n’avait alors pas permis l’organisation de l’évènement. Parrain de la récipiendaire et directeur de la bibliothèque Cujas, Grégory Colcanap a prononcé son éloge : « Je suis heureux de voir toute l’université réunie dans ce prestigieux amphithéâtre pour célébrer, à travers vous, les bibliothèques, leurs exceptionnelles richesses documentaires et les services qu’elles rendent à la recherche et à la réussite étudiante. » Les insignes ont ensuite été remises par la présidente de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à Carla Hayden. « C’est un honneur d’être devant vous pour recevoir ce doctorat honoris causa de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, une université de renom international. […] Cet honneur reconnaît le travail des bibliothécaires de nos deux pays et dans le monde entier », a-t-elle déclaré après quelques mots de remerciements en français.

Après un interlude musical, c’était ensuite au tour de l’économiste américain Robert J. Gordon de se voir décoré. L’ensemble de son parcours et de ses travaux a été présenté par Annie Louise Cot, professeure émérite à l’université et sa marraine d’un jour. « Les études sur la croissance économique ont été qualifiées comme les plus importantes de la discipline économique. […] Elles impliquent de s’interroger sur la question de savoir pourquoi certains pays évoluent parfois plus rapidement que d’autres, pourquoi certains connaissent une croissance économique rapide quand d’autres n’en bénéficient pas ou très peu. Ces questions constituent le cœur du sujet de mon livre The Rise and Fall of American Growth. Il est le résultat de plusieurs années à réfléchir à ces questions », a expliqué le récipiendaire avant d’annoncer un colloque qu’il donnera dans les prochains jours à Lyon sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la croissance économique.  

La cérémonie s’est achevée par la remise d’insignes à Alexandre Mazarakis Ainian, parrainé par Francis Prost, professeur à l’École d'histoire de l'art et d'archéologie de la Sorbonne et directeur de l’Institut d'art et d'archéologie. « À travers ta personne, par ce doctorat, c’est une façon de mettre en lumière tout ce que tu as pu apporter à nos études, mais aussi la place de la Grèce et de l’archéologie classique dans nos formations », a-t-il évoqué. « La reconnaissance académique a consacré ton parcours professionnel depuis déjà de nombreuses années […] il était donc naturel que l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne à son tour, puisse reconnaître ta place et ton rôle dans nos discipline archéologique par ce doctorat. »

Après avoir reçu ce titre honorifique, Alexandre Mazarakis Ainian a prononcé le dernier discours de la cérémonie. « C’est un grand honneur de me trouver aujourd’hui devant vous pour recevoir l’insigne de docteur honoris causa. […] Je suis ému que mes relations avec les différents membres de Paris 1 Panthéon-Sorbonne aboutissent aujourd’hui avec cette remise d’insigne. […] Pour conclure mon discours, je pourrais paraphraser les paroles de Malraux : Une France secrète repose au sein de mon propre cœur. »  

Carla Hayden en visite : un regard inspirant sur les bibliothèques universitaires

En amont de la cérémonie, une visite de la bibliothèque interuniversitaire de Cujas (BIU Cujas) et de la bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (BIS) a été proposé à Carla Hayden. Accueillie tout d’abord par Grégory Colcanap, Cécile Cerede, directrice adjointe de la BIU Cujas, Anne Rousselet-Pimont, vice-présidente déléguée chargée des Bibliothèques et de la Science ouverte, la directrice de la bibliothèque du Congrès a pu découvrir les salles de lecture, d’archives et des pièces uniques issues des fonds documentaires présentées par Alexandra Gottely, responsable du service de la Recherche documentaire.  

La visite s’est prolongée au centre Sorbonne avec Laurence Bobis, directrice de la BIS, et son équipe. Des manuscrits médiévaux, des affiches des évènements de Mai 68 et autres registres ont été présentés à la récipiendaire.