ANTICORPS
Le projet d’Olga Kisseleva en collaboration avec les équipes médicales de l’Hôpital Cochin met en œuvre les différents types d’intelligence artificielle (IA).
L’artiste Olga Kisseleva, qui explore dans son travail différents types d’intelligence et notamment celles de la nature, étudie le comportement des virus depuis 2011. Elle a commencé à Stanford, avec « Power Struggle », présenté à la Tate Moderne, qui mettait en œuvre les similitudes entre les comportements des virus informatiques et les comportements humains basiques.
Au printemps 2020, suite à l’arrivée de la pandémie mondiale de la COVID-19 en France, Olga Kisseleva, en tant qu’expert en art numérique, rejoint la plateforme d’impression 3D d’urgence, installée dans le cloitre de Port-Royal, au sein de l’hôpital Cochin. Mis en place durant la pandémie par l’équipe médicale, sous la responsabilité du Pr Roman Khonsari, l’atelier a permis de répondre rapidement et efficacement aux besoins en matériels médicaux et équipements de protection des soignants.
À l’heure où l’attention du monde entier était fixé sur la COVID19, ses origines, son comportement, ses spécificités, et enfin sur les moyens de le combattre ; l’équipe interdisciplinaire du CNRS, composée des médecins et des spécialistes de l’intelligence artificielle, s’est intéressée à la similitude de ce virus avec certains virus informatiques.
Le parallèle entre ces deux types d’intelligence est au cœur du programme de recherche. Pour visualiser l’impact des virus sur le système, qu’il soit biologique, numérique ou encore minéral, Olga Kisseleva utilise des structures 3D. En partant de la numérisation d’une sculpture de 17me siècle, l'artiste a souhaité donner à voir les modifications subies par notre organisme en cas de contamination virale. Le fichier numérique est soumis au virus et subit des altérations. Le procédé reproduit les mécanismes de contamination de la COVID19 et transpose ses différentes étapes : 12 sculptures témoignent de cette dégradation. L’impact de ces imprévisibles anomalies modifie la représentation humaine pour visualiser la traduction externe d’une infection interne.
La comparaison entre intelligence informatique et biologique est capitale pour notre époque. L’intelligence artificielle est de plus en plus présente dans nos vies et prend une place grandissante dans la recherche scientifique bien qu’elle ne parvienne pas encore à pallier les manquements de l’intelligence humaine.
L'exposition, qui débutera le 16 novembre prochain, présentera de façon inédite le début de cette recherche, avec l’installation de 12 sculptures réalisées grâce à la fabrication additive.
Adresse de l'évènement
Galerie Michel Journiac, 47 rue des Bergers, 75015 Paris