Rencontre

La Bis présente : Dévoiler l'Afrique ? / Aux confins des empires

Résumé de l'ouvrage "Dévoiler l'Afrique ?  Lieux et pratiques de l'exploration (Afrique occidentale, 1780-1880)"

À partir des années 1780, l'Afrique devient l’objet d’attention de sociétés savantes européennes qui se donnent pour tâche de lever le voile de l’ignorance sur ce continent si proche et pourtant encore inconnu. Dévoiler l’Afrique, c’est envoyer des voyageurs la parcourir, encadrer à distance la collecte scientifique et recueillir au retour l’information géographique pour remplir les blancs de la carte. L’Afrique occidentale fut la première région traversée par des explorateurs européens munis d’instructions scientifiques, et la seule qui le fût pendant presque un siècle avant que l’entreprise ne se mue en conquête. Dans cette « Afrique intérieure », les voyageurs dépendent entièrement des souverains africains qui ont le pouvoir d’ouvrir ou de fermer les routes, des guides et interprètes qui facilitent le voyage et des sociétés locales qui fournissent la case et le mil. Pour parcourir cet espace, le voyageur s’engage dans une expérience totale, physique, psychologique, sociale et culturelle, où les savoirs se construisent à travers des pratiques concrètes et dans l’interaction. L’exploration est la somme des lieux où se déploient ces pratiques : le cabinet d’un géographe, la salle de réunion d’une société de géographie, l’horizon qui oriente le regard, l’itinéraire projeté, le chemin parcouru, la rive d’un fleuve, la maison d’un dignitaire qui reçoit un voyageur, la tente où il bavarde avec un guide, la collection de spécimens, le carnet de notes, la carte tracée dans le sable ou sur du papier…

Auteur

Isabelle Surun

Résumé de l'ouvrage "Aux confins des empires - Cartes et constructions territoriales dans le nord de la péninsule indochinoise (1885-1914)"

Au milieu des années 1880, les marges septentrionales de la péninsule Indochinoise sont soumises à une double conquête coloniale, celle de l'Annam et du Tonkin par les Français, et celle de la Haute-Birmanie par les Britanniques. Aux explorations fluviales s’ajoutent la délimitation des frontières et la cartographie régulière des territoires sous l’égide des différents services géographiques. Diplomates chinois, siamois et européens négocient dans les capitales et dans les montagnes, sous la tente. Topographes européens et indiens arpentent les routes et les sentiers pour lever les itinéraires et mesurer l’espace. Ils s’enquièrent auprès des habitants du juste toponyme, collectent et font traduire des cartes autochtones, interrogent leurs guides, les chefs locaux et les marchands venus de Chine.

Ce livre retrace les politiques institutionnelles, les pratiques de terrain et les constructions territoriales qui en découlent. Par une étude croisée de la cartographie dans ces espaces, il met en lumière le statut central d’un territoire spatialement périphérique, à propos duquel on a pu parler d’une « géographie de l’ignorance ». À rebours de quelques idées reçues, il montre que les cartes ont un pouvoir limité, même en contexte colonial, si l’on accepte de dépasser les discours pour observer les modalités de leur production et leurs différents usages.

Auteur

Marie de Rugy

Inscriptions obligatoires en raison du plan Vigipirate renforcé, au moins 24h à l’avance : info@bis-sorbonne.fr

Un cycle de conférences en partenariat avec les Éditions de la Sorbonne