Image de couverture
Séminaire

Esthétique et environnement – des normes aux arts. Quelle esthétique pour la collapsologie ?

Quelle esthétique pour la collapsologie ?
Catherine Larrère (Université Paris 1, UMR 8103 ISJPS, Axe Environnement)

La collapsologie se présente comme la science de l’effondrement inéluctable de la civilisation thermo-industrielle et fait appel à un certain nombre de données globales réunies par des groupes d’experts (GIEC, IPBES….). Mais c’est un récit, celui de la fin du monde, qui rassemble ces données et confère une crédibilité à l’effondrement et la certitude de celui-ci repose sur l’intuition. Parce qu’elle fait appel à la croyance, la collapsologie doit pouvoir rendre sensible ce qu’elle annonce, elle doit installer l’effondrement comme l’horizon de nos pensées. Elle a, en ce sens, autant besoin d’une esthétique que d’un argumentaire scientifique.

Mais que peuvent lui apporter les récits de fin du monde ? Faut-il s’interroger sur les capacités de voyance des récits apocalyptiques ? Ou s’agit-il de retenir leur portée critique vis-à-vis des mythes contemporains, y compris celui de l’effondrement ?
L’esthétique de la collapsologie relève ainsi de l’écocritique autant que de l’écopoétique.

Quelques références :

Yves Citton, Jacopo Rasmi, Générations collapsonautes, Naviguer par temps d’effondrement, Paris, Seuil, 2020.

Jean-Paul Engélibert, Fabuler la fin du monde, La puissance critique des fictions d’apocalypse, Paris, La Découverte, 2019.

Catherine et Raphael Larrère, Le pire n’est pas certain. Essai sur l’aveuglement catastrophiste, Paris, Premier Parallèle, 2020.

Yannick Rumpala, Hors des décombres du monde, Ecologie, science-fiction et éthique du futur, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2018.

Pablo Servigne et Raphael Stevens, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, Paris, Seuil, 2015.

Lien zoom de l'événement : Lien Zoom