Débat

Le procès de Robespierre

 Citoyennes et Citoyens,

Il est des procès dont on sait qu’ils sont grands, non pas par la seule qualité de ceux qui l’animent ou bien encore par l’époque qu’ils dépeignent, mais parce qu’ils ne se sont jamais tenus.

Avocat passionné, idéaliste radical bercé par la philosophie Rousseauiste et féru de tragédie romaine, défenseur des libertés et architecte du Comité de salut public, Robespierre demeure, outre la figure controversée d’une France qui se déchire, une véritable énigme. De sa chute, la postérité n’aura d’ailleurs retenu qu’une descente aux enfers violente et une mâchoire brisée, à l’image des heures sombres de la Terreur.

Face à ces évènements historiques sans précédent dans la longue Histoire de France et insatisfaits par la sommaire « reconnaissance d’identité » mise en œuvre par le Tribunal révolutionnaire d’alors, il n’était plus concevable de priver d’un réel procès un accusé capital de l’Histoire de France. En effet, les textes les plus fondamentaux de notre droit proclament que « l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements » ; un tel déni de justice doit alors cesser.

C’est ainsi que par extraordinaire, la Grande Sorbonne convoquera une nouvelle fois son Tribunal afin de tenir audience exceptionnelle en les murs sacrés d’un véritable Temple de la République : le Panthéon.

Maximilien de Robespierre, acclamé et redouté pour son intransigeance et sa réputation d’incorruptible, est un personnage duplique, à l’image d’une époque révolutionnaire qui oscille entre libération et oppression. Cette soirée sera alors une occasion unique de donner enfin la parole à cet illustre inconnu de la Révolution.

Profitant de ce que le Peuple Français a reconnu l’existence d’un Être Suprême et de l’immortalité de l’âme, le Tribunal de la Grande Sorbonne s’est chargé de convoquer un certain nombre de témoins qui viendront accuser, défendre et à tout le moins nous éclairer un peu plus sur l’homme, dont on ne sait pas vraiment s’il est un révolutionnaire, un tyran, ou un libérateur.

Robespierre sera également confronté dans ses dires par une accusation fermement résolue à faire prononcer une condamnation exemplaire et que l’action du temps n’a pas réussi à adoucir.

Ce procès inédit n’aura qu’une seule audience solennelle, au cœur du Panthéon, et se tiendra devant le Peuple le 17 Frimaire prochain, en cette glorieuse année CCXXVII.

Citoyennes et Citoyens, il est de votre devoir d’être parmi nous.

Le Comité du Tribunal révolutionnaire de la Grande Sorbonne