Séminaire

Le vivant n'est pas stupide ! Discussion autour de l'œuvre de Jean Painlevé

Les rencontres de la cinémathèque universitaire

Séminaire commun Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (HiCSA) / Paris 3 (IRCAV)

 

"Le vivant n'est pas stupide !" Discussion autour de l'œuvre de Jean Painlevé

Jeudi 1er mars 2018

17h-20h / Auditorium de la galerie Colbert (entrée libre)

 

Séance conçue et présentée par Alban Ferreira et Alice Leroy

Chaque film scientifique pose implicitement la question « qu’est-ce que la vie ? ». Le spectateur, alors curieux de trouver dans ces images une réponse même lointaine à sa propre existence n’aura sous ses yeux qu’une suite de systèmes mécaniques froids et austères des organismes vivants projetés à l’écran : aucun mystère, aucun miracle, un total désenchantement. Ce constat amer, établi notamment par Prigogine et Stengers, des apories de la science classique se traduit inévitablement à l’écran. C’est donc un savoir omniscient sur une nature « stupide » qui inondent la quasi-totalité des pellicules cinématographiques depuis l’aube du XXe siècle.

Pourtant chaque film de Jean Painlevé se dérobe à cette analyse. Ses images, d’un lyrisme et d’une poésie enchanteresse de la nature et de la faune sous-marine s’opposent même frontalement à cette idée de science étrangère au monde et aux hommes qui le peuplent. En remettant en jeu les frontières épistémologiques entre les sciences et les images animées, Painlevé (ré)concilie ainsi la puissance imaginative du vivant avec le plaisir premier du scientifique, celui de la découverte et de l’émerveillement devant « les mystères et les miracles de la nature ». Il renoue alors avec le besoin impérieux du scientifique : celui de l’expérience, de la rencontre avec un être dans sa manifestation immédiate et totale.
Ainsi, à travers ces trois films, on trouve exemplairement déployé cette ambivalence essentielle des objets de la science dans leur rapport entre fiction et documentaire, anthropomorphisme et zoomorphisme, mystérieux et merveilleux. 

 

Projection :  

  • Assassins d'eau douce (1947), 16 mm
  • Les danseuses de la mer (1960), 16 mm
  • Histoires de crevettes (1964), 35 mm