Découverte d’un taureau androcéphale à Khorsabad, en Irak
La mission archéologique française à Khorsabad dirigée par Pascal Butterlin, professeur en histoire, civilisation, archéologie et art des mondes anciens et médiévaux à l’université, a dégagé, sur le site prestigieux de l'ancienne Dur Sharrukin, capitale fondée par Sargon II, roi d’Assyrie à la fin du VIIIe siècle avant notre ère, un monumental taureau androcéphale.
Ces taureaux ou lions androcéphales nommés “lamassu” et rendus fameux par les fouilles menées par les archéologues français et britanniques à Mossul, en Irak du Nord, joyaux des collections du Louvre et du British Museum, gardaient les portes des villes et palais. Les rares monstres hybrides conservés in situ ont été victimes de pillages et surtout des destructions perpétrées par Daesh entre 2014 et 2017.
Le taureau qui vient d’être exhumé avait été identifié au XIXe siècle, dégagé partiellement en 1993 puis mutilé par des pillards qui ont coupé sa tête, récupérée par les douanes irakiennes. Elle se trouve aujourd’hui au musée national d’Irak, à Bagdad. Le reste n’avait jamais été étudié ou publié, et a été enfoui sous des installations militaires puis caché de la convoitise par la population locale. Dans le cadre de travaux de sauvetage, la mission française a ainsi fouillé la porte de la ville que gardait ce taureau qui raconte ainsi à la fois l’histoire d’une ville créée ex nihilo par un roi visionnaire du VIIIe siècle avant notre ère, mais aussi celle d’un site gravement endommagé par les conflits récents. “Sa protection est un enjeu patrimonial majeur, dans le cadre d’un programme quadriennal soutenu par le ministère des Affaires étrangères, le musée du Louvre, le laboratoire ArScAn, l’université de Munich”, explique Pascal Butterlin.