Pascal Levy / Panthéon-Sorbonne
Regard sur

Devenir pro c'est tout un art

Alors que le printemps annonce la dernière ligne droite de l'année universitaire, l'École d'histoire de l'art et d'archéologie de la Sorbonne (UFR 03) et l’école doctorale (ED441) organisaient la quatrième édition de leurs rencontres professionnelles. Une opportunité pour les étudiants de découvrir la diversité des parcours des intervenantes et intervenants invités à présenter leurs métiers.

L'après-midi du 26 mars, l'auditorium de la galerie Colbert à l'Institut national d’histoire de l’art (INHA) était comble pour assister aux tables rondes des rencontres professionnelles organisées par l'UFR avec l’école doctorale et coordonnées par Ania Szczepanska, maîtresse de conférences en histoire du cinéma, avec l’appui de Catherine Méneux, maîtresse de conférence en histoire de l’art du XIXe siècle et responsable du master Histoire de l’art, Arnaud Bertinet, maître de conférence en histoire de l’art contemporain, Sophie Delpeux, maîtresse de conférences en histoire de l’art des XXe-XXIe siècles, ainsi que Zinaïda Polimenova, responsable du pôle recherche en histoire de l’art.

Le quotidien des professionnels du monde de l'art

Dans la salle, une petite centaine d'étudiantes et d'étudiants, du master au doctorat, ont ainsi eu la chance de découvrir les débouchés possibles au terme de leur parcours académique mais surtout de pouvoir échanger avec une quinzaine de professionnels du monde de l'art allant de la recherche académique, dont Pascal Rousseau – directeur de l'école doctorale – a rappelé les possibilités offertes par les thèses financées, au métier de commissaire-priseur. Parmi les intervenantes qui livrent un aperçu de leur quotidien, Marion Boulestreau, responsable de Ciné-archives, n'y va pas par quatre chemins : "On fait un peu le même métier que l'INA mais notre matière première repose sur le fonds audiovisuel du PCF et du mouvement ouvrier. En revanche, contrairement à l'INA, nous sommes une petite structure et je dois, en plus de ma mission de valorisation des images, gérer la dimension administrative et la communication. C'est intense mais passionnant !"

Même passion et même plongée dans la vie – parfois secrète – du monde de l'art pendant la dernière table ronde consacrée à la recherche et au marché de l'art. Stéphanie Prenant, directrice-fondatrice de la galerie 1900 by SP, explique par exemple avoir bifurqué professionnellement après plusieurs années en tant que conservatrice dans ce qu'elle qualifie de "petits musées" : "Je pensais que je passerais mes journées au contact des œuvres et finalement je passais mes journées en réunion. J'en venais presque à envier mon régisseur qui lui avait la chance d'explorer la collection du musée dans ses moindres recoins... J'ai donc fini par faire le choix d'ouvrir ma galerie en ligne dédiée à la Belle Époque, ma période de prédilection. Je ne le regrette pas même si j'ai dû apprendre à me débrouiller avec les réseaux sociaux qui font désormais partie intégrante du quotidien de notre secteur."

Des parcours parfois atypiques

C'est l'une des forces de ces rencontres, celle de présenter des parcours parfois atypiques, bâtis sur la rigueur et l'exigence des études en histoire de l'art. Margaux Serrano, commissaire-priseur, a ainsi découvert sa véritable passion en se spécialisant après un premier cycle en droit. Dans l'assistance, les étudiantes et les étudiants n'en perdent pas une miette et la questionne sur ses stages ou encore les étapes qui lui ont permis de créer son étude dans un univers a priori structuré autour des grands noms des maisons d'enchères.

Autre professionnelle qui a suscité la curiosité des participants : Laura Valette, docteure en histoire de l’art de l'université et chargée de collection privée. Elle raconte son métier qui lui permet de travailler au contact de près de 15 000 œuvres détenues par un collectionneur privé. Elle les inventorie, gère les éventuels prêts et source les futures acquisitions possibles. Si la confidentialité semble de rigueur quand elle évoque ses missions, elle sait néanmoins capter l'attention des futurs professionnels : "J'ai l'impression d'avoir mon propre musée parfois." De quoi donner des perspectives et sûrement ouvrir des possibles inédits aux futurs professionnels du monde de l'art.