Monsieur le Président, cher Ami,
Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Recteur Chancelier,
Monsieur le Président de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
Madame et Messieurs les Académiciens,
Mesdames et Messieurs les Professeurs,
Mesdames et Messieurs,
L'une des plus prestigieuses universités de France, l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne, a collégialement souhaité vous conférer aujourd'hui le titre de Docteur Honoris causa. Les autorités françaises ne peuvent que se réjouir de la dignité à laquelle vous êtes élevé.
Le ministre de l’Éducation nationale et l'universitaire que je suis sont particulièrement honorés et heureux d'être associés à cette remise de diplôme et je remercie Monsieur le Président Michel Kaplan de me permettre d'ouvrir, par quelques mots, cette belle cérémonie.
Votre nom, Monsieur Gorbatchev, résonne dans le monde entier comme l'un des symboles les plus forts de l'histoire contemporaine. Chacun sait, et nous vous en sommes reconnaissants, que vous avez rendu possible ce qui, pour beaucoup, semblait simplement inimaginable. Vous avez ouvert la voie de la liberté au peuple russe et à tous ceux qui, en Europe centrale et orientale, n'en finissaient plus de l'attendre. Vous avez su construire les conditions d'une véritable détente et de coopérations entre les nations, et rompre ainsi avec les vieux et sombres réflexes de la guerre froide.
Dans ce nouveau climat, vous avez su rendre irréversible un processus de démocratisation, en dépit des résistances et des nostalgies qui, ici ou là, affleuraient encore. Ce rôle de moteur et d'accélérateur de l'Histoire vous a donné une dimension véritablement emblématique, associant pour toujours votre nom à celui de la perestroïka, terme devenu étrangement familier à tant de non russophones.
L'importance et la rareté de votre action, et nous ne le dirons jamais assez, c'est que vous avez eu l'intelligence, de cœur et de raison, d'accepter la révolution démocratique que vous aviez engagée.
Mais derrière la grande figure de l'histoire, nous n'oublions pas l'homme, car votre destin n'est pas séparable de votre parcours, qui sera évoqué plus longuement par le Professeur Jean-Claude Colliard, votre parrain aujourd'hui.
Pour ma part, je retiendrai essentiellement l'adéquation entre vos choix, vos attitudes, vos responsabilités et les aspirations de la jeunesse. De votre engagement dans les Jeunesses communistes – dans votre district de Stavropol ou lorsque vous étiez étudiant en droit auprès de la grande université Lomonossov de Moscou – à votre accession, en 1985, au poste suprême du parti communiste et de l'État soviétique, vous avez toujours été aux côtés de la Jeunesse.
Permettez-moi, Monsieur le Président, de vous dire combien les orientations politiques si audacieuses que vous avez d'emblée fait prévaloir, souvent, contre vents et marées, ont immédiatement dessiné l'image d'un homme d'État qui saurait incarner le mouvement et répondre aux attentes de la jeunesse de son peuple et de celle de tant d'autres peuples.
Comme vous, j 'appelle de mes vœux que les jeunesses de nos deux pays multiplient les rencontres. Près de 2 000 étudiants russes étudient actuellement en France et depuis 1990, les universités françaises russes ont signé 200 accords de coopération. Les enseignants-chercheurs de nos deux pays unissent leurs efforts au sein de beaux projets et je salue notamment le partenariat exemplaire de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et du Haut Collège économique de Moscou ou encore le rôle essentiel joué par Paris 1 dans le développement des Collèges universitaires français de Moscou et Saint-Pétersbourg.
Monsieur le Président, aujourd'hui, la Sorbonne vous rend hommage et vous honore. Mais c'est également le peuple français qui vous témoigne et vous garde sa reconnaissance et son amitié.